Grâce à un démarrage tonitruant à 500 mètres de l'arrivée, Franco Pellizotti s'est octroyé, mardi, la deuxième étape de Paris-Nice dont le final était jugé à Limoges. L'Italien a conservé sur la ligne deux secondes d'avance sur le peloton réglé par Daniele Bennati et s'empare ainsi du maillot jaune par le biais des bonifications. Auparavant, quatre hommes dont Thomas Voeckler, Stéphane Augé et Philippe Gilbert avaient dynamisé la course avant de rendre les armes dans les derniers hectomètres.
Franco Pellizotti a eu le temps de lever les bras pour célébrer sa victoire.Franco Pellizotti a eu le temps de lever les bras pour célébrer sa victoire.
Comme hier, comme souvent, le peloton a eu raison des échappées. La loi du plus fort a une nouvelle fois été dictée. Comme la veille entre Cloyes-sur-le-Loir et Buzançais, quatre hommes avaient enfilé le bleu de chauffe ce mardi sur les routes du centre de la France pour tenter de s'offrir un moment de gloire. Une fois encore, les Français s'étaient mis en évidence puisque Thomas Voeckler et Stéphane Augé s'étaient glissés dans la bonne échappée du jour aux côtés du Belge Philippe Gilbert et du Brésilien Murilo Fischer. Partis en contre au kilomètre 41 d'une étape qui en comptait 177, juste après la jonction entre le peloton et un groupe de 17 coureurs qui avaient tenté leur chance dès le huitième kilomètre, les quatre hommes ont fait illusion pendant plus de 120 kilomètres.
Peu avares d'efforts, les compagnons d'échappées se relayaient parfaitement bien pour faire grimper leur avance très rapidement. Si bien qu'avec près de sept minutes d'avance à 100 kilomètres de l'arrivée, les courageux du jour pouvaient légitimement commencer à croire en leurs chances. Derrière, la formation Saunier Duval, celle du leader David Millar, assurait un tempo pour ne pas laisser trop d'avance à un quatuor constitué de sacrés baroudeurs, et même avec Philippe Gilbert et Thomas Voeckler de deux hommes à surveiller en vue du classement général. Voyant l'écart grimper constamment, les équipes de sprinters, Quick-Step et Lampre en premier lieu, donnaient un coup de main à la formation espagnole afin de conserver l'espoir d'une arrivée massive pour leurs flèches Tom Boonen et Daniele Bennati.
Voeckler en tête sous la flamme rouge
Plus les kilomètres défilaient et plus le peloton, organisé, fondait sur les quatre fuyards. Entre-temps, Stéphane Augé avait profité des trois côtes classées en 3e catégorie au menu pour s'assurer d'endosser le maillot des grimpeurs. C'est la seule récompense qui allait échoir à l'un des quatre échappées qui ne comptaient plus qu'une minute d'avance à 25 bornes de Limoges. Découragé, Stéphane Augé était le premier à se relever, imité quelques mètres plus loin par Philippe Gilbert. Thomas Voeckler et Murilo Fischer, eux, ne renonçaient pas et profitaient même d'un petit moment de flottement au sein du peloton pour conserver 30 secondes sous la banderole des 3 kilomètres. A bout de forces, le Français attaquait au courage à 2 000 mètres de la ligne et lâchait son compagnon.
Mais la petite centaine de mètres d'avance du coureur Bouygues Telecom sur le peloton lancé à grande vitesse à quelques encablures de la flamme rouge allait se révéler trop juste. Repris à 750 mètres de la ligne, le maillot jaune du Tour 2004, n'avait plus les forces pour sauter dans la roue de Franco Pellizotti parti en contre à un demi-kilomètre du but. L'Italien en costaud n'allait pas flancher lors de la dernière ligne droite en faux-plat montant malgré le retour canon de son compatriote Daniele Bennati, trop court et finalement deuxième de l'étape. Un sprint au cours duquel le jeune William Bonnet s'est montré avec une belle quatrième place, premier Français classé devant... Thomas Voeckler, dixième. Boonen, patraque depuis son arrivée en France, n'a pas pris part à l'explication finale (29e).
Leader de la course depuis sa victoire dans le prologue à Issy-les-Moulineaux, David Millar a lui rendu sa belle tunique jaune à Franco Pellizotti qui a bénéficié de ses secondes de bonifications pour prendre les commandes de Paris-Nice. Mercredi, la Course au soleil va emprunter des routes aux pentes davantage prononcées et sa configuration pourrait changer. Et les 215 kilomètres au programme entre Limoges et Maurs pourraient causer des premiers dégâts.
Sujet: cyclisme (paris-nice) Pelizotti prend les commandes 
Mer 14 Mar - 8:21
